Le nombre de mineurs suspectés dans des dossiers de terrorisme est de plus en plus important en Belgique, s’inquiète le parquet fédéral dans son rapport annuel.
En 2024, 55 dossiers judiciaires ont été ouverts à charge de mineurs pour des affaires de terrorisme, alors qu’on en avait dénombré 24 seulement en 2023, et 16 en 2022. « Il s’agit d’une augmentation véritablement exponentielle », s’inquiète le parquet fédéral, qui n’est pas compétent pour des faits de terrorisme commis par des mineurs, sauf après remise par le juge de la jeunesse. Celui-ci offre néanmoins un appui aux parquets locaux et traite les dossiers dans lesquels des majeurs et des mineurs sont inculpés.
Si les années noires du terrorisme islamique en Europe et en Belgique semblent aujourd’hui loin de nous, les activités terroristes restent une menace. L’an dernier, plus de 70 personnes ont ainsi été citées pour des infractions de nature terroriste dans des dossiers fédéraux, que ce soit d’inspiration islamiste ou, au contraire, d’extrême droite. Selon le parquet fédéral, c’est l’Etat islamique au Khorassan (ISKP) qui constitue actuellement la plus grande menace terroriste internationale pour le pays.
Les services de police focalisent aussi leur attention sur des « individus moins soutenus par des groupes et sans soutien extérieur, mais qui puisent dans des ressources modestes la force et les moyens de réaliser malgré tout des projets terroristes ».
« Heureusement, ces projets n’en étaient en 2024 qu’au stade embryonnaire et les suspects ont pu être interceptés assez tôt », se félicite le rapport fédéral qui plaide une pour « vigilance constante ». « Les dossiers du parquet fédéral démontrent une nouvelle fois la vitesse et la facilité avec lesquelles des individus peuvent se radicaliser, notamment en accédant à une propagande largement présente sur Internet », conclut le parquet fédéral.